Le consensus apparent autour de cette économie émergente n'est pourtant pas sans soulever de questions quant à sa nature et à son ambition. La consommation collaborative constitue-t-elle un mouvement citoyen porteur d'un modèle économique alternatif et durable ou offre-t-elle, au contraire, un nouveau souffle au capitalisme ? Tel est le fil directeur de cette note de PLS.

Cette publication revient d'abord sur les facteurs explicatifs de l'émergence de l'économie dite « du partage », avant d'en définir les contours, dévoilant la diversité des systèmes collaboratifs liée à la nature des relations entre acteurs (partage, location, don, troc), le type de biens partagés et le type de business model adopté.

Surtout, cette publication interroge la relation entre les enjeux économiques, sociaux et démocratiques relatifs à la consommation collaborative. Si le lien social est au cœur du modèle économique collaboratif, la principale promotrice de l'économie du partage, Rachel Botsman, évaluait en 2013 ce marché à 110 milliards de dollars, de quoi inciter plus d'une entreprise à se mettre au « mode partage ». La consommation collaborative constitue bien un « pansement » économique pour les consommateurs dans un contexte de crise autant qu'une aubaine pour les grandes entreprises en quête de renouvellement.

Au-delà de ces logiques marchandes, pouvons-nous pourtant encore rêver de la consommation collaborative comme un facteur d'émancipation citoyenne ? Comme un facteur de solidarité locale ?