Violence à l’égard des femmes : Ne détournez pas le regard
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 1 femme sur 3 dans le monde est victime de violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie¹. Cette statistique met en évidence qu’aujourd’hui encore, être une femme représente un facteur de risque significatif de se retrouver confrontée à une ou plusieurs formes de violence. Cependant, ce chiffre ne rend pas compte des expériences de violence vécues par les femmes qui cumulent plusieurs formes de discriminations !
En effet, certaines femmes, en raison de leur origine, handicap, orientation sexuelle, âge ou encore de leur catégorie sociale ou professionnelle expérimentent des discriminations supplémentaires qui s’ajoutent à la discrimination liée à leur genre².
Au cours des dernières décennies, une prise de conscience croissante parmi les chercheur·euse·s, les professionnel·le·s et les militant·e·s a remis en question l'approche universaliste des violences faites aux femmes. Cette évolution invite à reconnaître la diversité des expériences et, par conséquent, les différences dans l'impact de ces violences sur les femmes en fonction de leurs identités multiples.³
Sans nier les rapports de pouvoirs inhérents à la catégorie « femmes », l’approche intersectionnelle, telle que théorisée par la juriste américaine Kimberlé Crenshaw en 1989, ne se contente pas de dénoncer les oppressions subies par les femmes à travers le patriarcat mais également à travers d’autres axes d’inégalités tels que le racisme, le classisme ou encore le validisme.
C’est avec cette vision intersectionnelle de la lutte contre les violences à l’encontre des femmes que s’est développé le réseau CEASE, coordonné par Pour La Solidarité-PLS et soutenu par Equal Brussels. En effet, bien que ces violences soient infligées majoritairement dans la sphère intime, elles peuvent avoir des conséquences significatives sur la vie professionnelle de la personne touchée. Les impacts tels que le stress, l'absentéisme, ou encore le burn-out peuvent éventuellement conduire à une exclusion du marché de l'emploi.
L'adhésion à ce réseau permet de sensibiliser le personnel à l’impact des violences conjugales en entreprise ainsi qu’à former les personnes ressources à détecter les signes de violence et orienter les victimes vers les services compétents.
Comme le rappelle Crenshaw, « si nous ne sommes pas intersectionnels, certain·e·s d'entre nous, les plus vulnérables, passeront à travers les mailles du filet ». C’est pourquoi, ensemble, nous devons créer un monde où TOUTES les femmes ne vivent plus dans la peur, mais dans la certitude de leur droit à une vie sans violence !
Solidairement vôtres,
Léa Monzibila & Françoise Kemajou
¹ Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2021), Une omniprésence dévastatrice : une femme sur trois dans le monde est victime de violence, disponible ici : https://tinyurl.com/2zxf8ytj
² Amnesty International (Mars 2020), Intersectionnalité et violences sexuelles, disponible ici : https://tinyurl.com/yckf9hcf
³ Collectif contre les violences familiales et l’exclusion (CVFE) (Décembre 2010), Violence conjugale et intersectionnalité, disponible ici : https://tinyurl.com/bdz2cnaw
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Léa Monzibila
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