Finance, économie, société et environnement : retour sur la conférence finale FESSUD
Les 27 et 28 septembre 2016, personnalités académiques, représentant-e-s de la société civile et décideur/euse/s publics se sont réuni-e-s à Bruxelles pour échanger sur les effets de la financiarisation de l'économie sur nos sociétés et proposer des pistes de mesures politiques pour une finance compatible avec un développement durable.
Non moins de 5 années de recherche financées par le 7ème Programme-Cadre de Recherche et de Développement (PCRD) auront permis la rédaction de plus de 170 working papers, 4 livres, 33 analyses des sytèmes financiers nationaux et autres briefing notes - et plus à venir encore - dont les principales conclusions ont été présentées dans le cadre de ces deux journées.
Réflexions académiques
La première session de la première journée de conférence, dédiée à l'échange entre académiques venus de toute l'Europe et au-delà, aura permis de préciser les particularités et l'hétérogénéité caractérisant la nature et l'étendue du concept de financiarisation. La session 2 aura fourni aux participant-e-s un aperçu des causes et conséquences de la crise financière de 2007/09, les mécanismes ayant généré cette dernière et la relation entre financiarisation et crises financières. La troisième session a ouvert la discussion sur la participation des ménages à la financiarisation et à la crise financière, et le lien pouvant directement être fait avec l'exclusion financière d'une partie croissante des ménages dans les pays du Nord. Un parallèle a ensuite été effectué en terme d'impact de la financiarisation dans les pays en voie de développement. Enfin, lors de la 4ème session, ont été présentés les résultats des recherches menées dans le cadre du work package 7 de FESSUD, établissant un lien entre financiarisation et dégradation de l'environnement.
Débats politiques
La deuxième journée de conférence finale FESSUD était dédiée aux débats politiques sur les questions abordées dans le cadre de FESSUD : rôle de la régulation pour éviter la crise économique et financière ; politiques macroéconomiques et l'Union monétaire et économique européenne (UEM) ; rôle des "investissements verts" et des modèles de financement innovatifs pour une transition vers une économie faible en carbone ; formes de financement alternatives au service du bien-être social et l'implication des banques coopératives ; et le futur de la finance, sur base de prévisions effectuées par différents expert-e-s dans le cadre de FESSUD.
Bon nombre de personnalités politiques, représentant-e-s du Parlement européen et autres think tanks, ont répondu présent-e-s et commenté les conclusions et propositions émises par les membres du projet : Finance Watch, Bruegel, Ofgem, PRIME, RWGV, CITYPERC, Foundation Sustainable Finance Lab, etc. Les discussions sur le hashtag Twitter #FESSUD reflètent certaines de ces discussions et pourront être plus largement découvertes, suite à la publication prochaine de la vidéo de la table ronde finale de l'événement : "Finance better serving economy and society".
Parmi ces personnalités, Frank Vandenbroucke (Université d'Amsterdam et ancien ministre belge des affaires sociales et des pensions) a prononcé un discours sur l'Union sociale européenne. Il considère que définir les objectifs sociaux de l'UEM relève plus de la nécessité que du luxe, et soutient que l'UEM offre aux États membres une conception partagée de la flexibilité du marché du travail, des directives symétriques sur la compétitivité des coûts salariaux, ainsi que des institutions offrant une soutenabilité à long-terme des pensions en Europe.