Dans ce Working paper, Pour la Solidarité met en évidence le changement de paradigme des systèmes de protection sociale européens depuis les années 1980 à aujourd'hui. La crise économique des années 1970 et la forte hausse du chômage ont bouleversé ces systèmes ; les nouvelles politiques de l'offre menées par les gouvernements européens ont conduit à reconsidérer la protection sociale comme un frein à la compétitivité des entreprises.

Ainsi, de nombreux services ont été privatisés (assurances privées, fonds de pension, etc.). De plus, des politiques actives de l'emploi menées dans les différents pays européens ont diminué de nombreuses prestations, notamment les allocations de chômage, afin d'inciter les demandeurs d'emploi à intégrer le marché du travail, aidés en cela par la flexibilisation de ce dernier (emplois atypiques).

Toutefois, malgré que ces politiques aient été conduites dans tous les pays européens, on remarque une persistance des différents modèles de protection sociale cités précédemment. La crise économique et sociale européenne actuelle ne fait que renforcer ces tendances : affaiblissement de la protection sociale publique, privatisation de prestations et de services sociaux, flexibilisation du marché du travail. Toutefois, les transformations actuelles se font dans des proportions incroyables par l'imposition par la Troïka (Union européenne/Commission européenne, Fonds monétaire international, Banque centrale européenne) de politiques d'austérité à des pays en crise budgétaire, notamment l'Irlande, la Grèce, l'Espagne ou le Portugal. La crise est, ainsi, un tournant puisque l'Union européenne n'a jamais eu autant d'influence sur les politiques sociales des États membres. Ce Working paper tente de mettre en évidence la convergence vers le bas des systèmes de protection sociale des États membres tout en insistant sur la persistance des modèles anciens de protection sociale.