Représentant près de 25% du marché mondial des herbicides, le glyphosate a été classé en 2015 « cancérogène probable » pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer, une agence de l’Organisation mondiale de la santé. Fin octobre 2017, le Parlement européen avait logiquement adopté, à une large majorité, une résolution réclamant l’interdiction progressive de cette substance.
La décision de renouveler l’utilisation du glyphosate relève ainsi d’un passage en force à l’égard de la décision des élus européens. Elle s’illustre comme un moyen de s’imposer en ignorant la contestation de la société civile. Les organisations non gouvernementales ont en effet été très impliquées et sont parvenues à mettre en lumière les données fournies par les industriels.
De même, selon un sondage réalisé début novembre pour le groupe de consommateurs SumOfUs, environ 80% des personnes interrogées souhaitent que le glyphosate soit immédiatement interdit.
Il semble alors légitime de se demander si certains de nos représentant-e-s politiques sont les réels garants de notre santé et de l’environnement ou au contraire des acteurs au service de lobbies et multinationales agro-industriels. Le ministre de l’Agriculture allemand a de fait agi en solitaire, sans l’aval de Mme Merkel ni celui de Mme Henricks, ministre de l’Environnement. L’acquisition prochaine de Monsanto, principal producteur du glyphosate, par Bayer, groupe chimique allemand, ne fait que confirmer les suspicions de protection des intérêts. Il faut également souligner le rôle de la Commission qui, en soumettant cette proposition aux États membres, a contourné la voix du peuple représentée par ses élus au Parlement.
POUR LA SOLIDARITÉ-PLS demande par conséquent à l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile européenne de se regrouper derrière une position commune pour faire coïncider efficacité économique, préservation de l’environnement et équité sociale.
Solidairement vôtres,
Paul Hammoud et Denis Stokkink